Yoann Iacono

Le stradivarius de Goebbels (2022) 

 

L’auteur nous propose ici un ouvrage plein de douceur, de sympathie et de chaleur, à une époque terrible et dans des circonstances souvent odieuses. Le lecteur conviendra qu’en peu de pages et grâce à une écriture agréable, il pénètre ce monde des musiciens totalement voués à l’instrument. L’envers du décor tient quand même au cadeau que fait le bras droit d’Hitler, en l’occurrence Goebbels à une très brillante violoniste japonaise, au nom de l’amitié entre les deux pays en 1943… L’artiste, suivie avec finesse et constance, par Y. Iacono visite divers pays, donne de nombreux concerts avec maestria, mais ne parvient pas exactement à habiter ce violon qu’elle vénère pourtant. Nous, lecteurs, sommes les témoins de spoliations allemandes et la musicienne sans le reconnaître en subit une conséquence…

 

Stéphane Carlier

La vie n’est pas un roman de Susan Cooper  (2024) 

 

Cette fiction n’a rien de cérébral. Elle entraîne le lecteur dans un ouvrage amusant et souvent surprenant ! Je conseille ce livre vif et rapide, après avoir abordé une lecture difficile et ardue qui aurait pu laisser un goût amer… Ici, la détente est assurée, on oscille de surprises en rebondissements, avec le même plaisir, sans aucun sérieux et le plus souvent en souriant. L’intérêt pour l’histoire est quand même soutenu tout au long du livre et maintenu jusqu’à la fin ! Il est parfaitement inutile d’aborder cet ouvrage avec sérieux et dans l’espoir dans garder une trace : il n’est qu’amusement !

Erri de Luca

Les règles du Mikado (2024)  

 

Un vieil homme, ermite dans l’âme, accueille, conseille et protège une toute jeune fille en fuite. Il l’abrite et lui enseigne ses propres règles de vie dont la partition est en tout point, selon lui, semblable au jeu de mikado dont l’attention, la maîtrise de soi et la patience sont les maîtres mots.

Tout en poésie, tout en symbolique et tout en paraboles… Les livres de cet auteur sont souvent surprenants, parce que les textes ne sont pas liés, les phrases fréquemment sans liaison et les évènements ne sont pas toujours en cohérence avec le sujet développé. L’important à mon sens, est ici le vaste choix de réflexions qui s’ouvrent au lecteur… L’auteur ne se soucie pas des détails, mais beaucoup d’une philosophie de vie dont il offre ici quelques clés ! 

 

Sort Chalandon

L’enragé  (2024)  

 

 Des orphelins, sont éduqués par des tortionnaires dans une maison disciplinaire et en vase clos. La première centaine de pages est difficile, éprouvante, repoussante : j’ai eu beaucoup de mal à vaincre ce milieu carcéral, qui dépasse le malaise, qui engendre une telle souffrance physique et mentale que la lecture en devient parfois insoutenable. Ce jeune, dont l’éducation brutale, sans aucune intelligence et basée sur la cruauté est devenu un « enragé » par une auto-défense constante, une méfiance omniprésente et un taux de résilience insondable. Il est le seul adolescent à s’être enfui de cette prison sans être inquiété et rencontre finalement une famille accueillante, un environnement plus stable, respectueux et doué de sens commun : il a croisé l’humanité… Mais bousillé comme il l’a été, jamais il ne pourra se fondre dans le moule des sentiments simples et son combat restera entier, à jamais. Ce livre édifiant, marquant et douloureux entraîne le lecteur dans un monde inhumain qui fait pourtant parti de notre humanité.